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Traces d’articulations

Franz Mon (né à Francfort-sur-le-Main en 1926) est l’un de ces pionniers de la littérature et de l’art qui, au milieu du 20e siècle, explorèrent de nouveaux territoires. Ses premières expérimentations autour du langage naissent en effet dans l’effervescence des années 1950, qui emporte toutes les disciplines en faisant exploser leurs cadres et leurs limites. C’est l’époque où s’élaborent des concepts de création interdisciplinaire et une nouvelle esthétique construite sur des formes d’expression (poétique, typographique, picturale et acoustique) non conventionnelles.

Dans son ouvrage Wie was begann (« Comment cela a commencé »), Franz Mon évoque ce qui, pour lui, fut l’élément moteur de ses premières réalisations : « L’art et la littérature, de pair avec la redécouverte et l’évaluation de l’apport de nos prédécesseurs des années 1920. » Le dadaïsme, et tout particulièrement Kurt Schwitters, et les Surréalistes Guillaume Apollinaire et André Breton sont les points de référence majeur de cette redécouverte.

Indissociable de la « poésie concrète », la question de savoir « comment parvenir à créer quelque chose qui soit encore un texte à partir du moins de signes (ou de fragments) possible » est au cœur de ses réflexions artistiques. Il se sert de tout ce qui, de près ou de loin, peut être considéré comme un signe, en utilisant comme matériau de base le langage de la communication de masse imprimée. On peut distinguer trois formes principales d’expression dans son œuvre : la poésie expérimentale, les collages et les pièces radiophoniques.

La présente exposition-hommage, dont le titre fait référence au premier volume publié par Franz Mon, artikulationen (« articulations », 1959), rassemblait des exemples de chacune de ces formes. Figuraient ainsi des expérimentations avec le langage, des collages de poésie visuelle et le poème-alphabet « ainmal nur das alphabet gebrauchen » (1967), œuvre-clé de la transition entre poésie et art visuel, où Franz Mon remodèle la lisibilité et l’intelligibilité des signes jusqu’à en transformer la signification en figuration abstraite. 

  • Exposition organisée par Paul Bernard et Gabriele Detterer
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