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Depuis l’enfance, Caroline Tschumi (*1983) réalise des dessins de manière obsessionnelle. A la faveur de ses études à la HEAD – Genève, dont elle sort diplômée en 2018, cette pratique intime s’est déployée sur différents formats et différents médiums, jusqu’à la peinture à l’huile ou des installations immersives. Le dessin reste néanmoins une activité de prédilection à laquelle l’artiste s’adonne quotidiennement.

Les travaux présentés dans le Cabinet d’arts graphiques ont été réalisés ces dix dernières années. Sélectionnés dans les cartons de l’artiste avec le souci de couvrir une bonne partie de ses techniques (stylo, feutre, gouache, crayon gras, aquarelle…), ils reflètent la spontanéité de son approche graphique. Comme elle l’explique : « Le dessin doit rester pour moi un moyen d’expression brutal. Je ne fais jamais d’esquisses ou de croquis préparatoires. Je me lance sur le papier et puis j’attends qu’il se passe quelque chose. On n’est pas très loin du dessin automatique. Les figures émergent par associations d’idées et dissonances. »

Son iconographie syncrétique laisse ainsi entrevoir des figures et des personnages mythologiques issus de dessins animés, de bandes dessinées ou de contes médiévaux, qui se mêlent dans des scènes à mi-chemin de compositions surréalistes et d’hallucinations psychédéliques. L’artiste porte d’ailleurs une admiration inconditionnelle à des groupes de rock des années 1960 à l’univers visuel puissant, Beach Boys et Pink Floyd en tête, qui l’accompagnent régulièrement pendant son travail. On en trouve la trace dans les carnets qu’elle n’a cessé de noircir depuis son adolescence. Parmi eux, deux leporellos réalisés en 2016 et 2017 sont présentés ici pour la première fois. Leur format allongé accentue leur dimension narrative et musicale. Un même motif s’y répète, créant une cadence particulière. 

Tschumi revendique l’influence de Walt Disney ou de Naoko Takeuchi, auteure de « Sailor Moon ». Mais ces scènes faussement naïves dont la violence n’apparaît pas forcement au premier coup d’œil, peuvent également faire songer aux planches d’Henry Darger, que l’on peut voir au musée de l’art brut à Lausanne. Comme pour ce dernier, les œuvres de Tschumi régurgitent un imaginaire enfantin travaillé par les méandres d’un inconscient adolescent et adulte, exacerbant les connotations morbides, scatologiques ou sexuelles.

  • Le projet, organisé par Paul Bernard, prenait place dans le Cabinet d’arts graphiques, un espace mobile du musée réalisé avec le soutien de la Fondation Leenaards
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