Dès 1967, Siah Armajani (1939, Téhéran) commence à s’intéresser aux structures de l’habitat vernaculaire et à l’idée d’intervenir hors des institutions de l’art. Depuis lors, l’essentiel de son travail se développe dans l’espace public : passerelles piétonnes, jardins ou chambres de lecture, kiosques, etc. Il s’agit toujours pour lui de proposer non plus des objets d’admiration mais des structures fonctionnelles, des sites « utiles » dont les « regardeurs » se font les usagers. Son art est tout d’adresse à autrui (plutôt qu’à l’art), de proposition d’un suspens réflexif dans le flux du quotidien. Le Salon Scheerbart est un environnement expositionnel évoquant une chambre meublée et conçu par l’artiste pour accueillir ses œuvres. Les cinquante-deux Models for Streets (1992), offerts par Armajani en 1995, ainsi que les cent trente et une maquettes du Dictionary for Building (1974–1975) y témoignent de la recherche approfondie de situations pour se retrouver soi-même ou se tenir ensemble,
dans des formes inspirées de l’architecture des ingénieurs ou des cultures populaires.