L’œuvre de Bruno Pélassy (1966–2002) s’étend sur une période de dix ans à peine. Emporté par le sida, à l’âge de trente-six ans, il a constitué un corpus d’œuvres tragiques et burlesques, raffinées et obscènes, marquées par une pulsion de mort autant que par une poétique du merveilleux. Formé à la mode et à la joaillerie, Pélassy créait des méduses de textile – ses Créatures se mouvant élégamment dans l’eau –, des parures serrées dans des reliquaires d’inspiration baroque, ainsi que des Bestioles qui gigotent impoliment. La rétrospective occupait tout le quatrième étage avec une centaine de pièces comportant dessins, installations, sculptures, ainsi qu’un film. Pélassy était proche d’artistes tels que Jean-Luc Verna, Natacha Lesueur ou Jean-Luc Blanc, formés à la Villa Arson et exposés par la suite au MAMCO. Son exposition s’inscrit donc dans l’attention portée par le musée à la scène niçoise, depuis le formalisme de Supports/Surfaces jusqu’à cette génération qui bouscule les catégories artistiques autant que les identités sexuelles.