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Tu es monstrueux et je t’aime beaucoup

Les paysages de Vidya Gastaldon (1974, Besançon), parfois habités d’un bestiaire fantastique, évoquent par leurs formes une réalité modifiée de la conscience et invitent le regardeur à déchiffrer un jeu de références 
qui convoque librement la Bhagavad-Gita, les tentations de saint Antoine, mais aussi les Barbapapas et Bob l’éponge. C’est en cela que cette œuvre peut être considérée comme relevant du « psychédélisme », qui fut avant tout un mouvement populaire de démocratisation de savoirs sacrés (orientaux), scientifiques (le LSD), et avant-gardistes (le surréalisme européen). L’univers iconographique décliné par cette exposition d’une seule salle était proche de L’Europe après la pluie de Max Ernst, un tableau de 1942 grouillant d’un mal que le sol ne pourra jamais absorber. Une phase sinistre qui néanmoins produit une joie stridente, à l’image des sourires pleins de dents et des regards extasiés des tasses, soucoupes et autres éléments d’un service à thé barbouillé de peinture, qui tous semblent s’exclamer Tu es monstrueux et je t’aime beaucoup.
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