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Ethiopia

Artiste français émigré aux Etats-Unis en 1965, Guy de Cointet (1934-1983) fut l’assistant du sculpteur Larry Bell, qu’il suivit à Los Angeles, ville où il s’établit jusqu’à la fin de sa vie. La cryptologie et la typographie sont pour Cointet deux outils pour transformer les mots en image et pour donner forme à la couleur. Il élabore ainsi de grands dessins d’écritures cryptiques, dont les titres font mine d’offrir une clé de lecture. Son intérêt pour l’organisation des codes l’incite à développer ces dessins en de véritables livres de « typoésie ». Bien qu’aucune forme de langage compréhensible n’appelle à leur lecture, ce sont ces ouvrages qui vont néanmoins constituer le socle de ses premières performances. La première a lieu en 1973, à Paris : jouant avec un ensemble de sérigraphies aux lettres rouges, CIZEGHOH TUR NDJMB, accrochées au mur, une comédienne déploie des poses typiques de magazines de mode. La même année, explorant cette fois le versant linguistique de son travail, Cointet demande à un acteur nain d’incarner l’auteur de ESPAHOR LEDET KO ULUNER ! 

Présentée pour la première fois en 1976 à Los Angeles, Ethiopia est la première pièce de Guy de Cointet à comporter plusieurs actes et plusieurs acteurs. C’est aussi la première de plusieurs collaborations avec Robert Wilhite, qui s’occupe de la partie musicale des œuvres. Sur la scène, les objets de décor remplacent les livres comme relais où rebondit le scénario. Rapidement, leur statut devient ambigu : les acteurs les utilisent, les commentent, mais ces objets conservent une part d’autonomie. Dans une pièce sans véritable intrigue, au sens traditionnel, ce sont les interactions, voire la symbiose qui s’opère, entre les objets eux-mêmes et avec les acteurs qui constitue le cœur du travail. Une femme blonde, un latino-américain et un afro-américain, choisis pour représenter des figures archétypales, racontent des histoires de familles. Ils animent les objets le temps d’une représentation avant que, une fois celle-ci terminée, ils ne deviennent sculptures et ne conservent comme souvenir de la performance que leurs relations spatiales, celles qui précisément servaient de déclencheurs de situations.

Les éléments composant Ethiopia sont entrés dans les collections du musée à l’occasion de la rétrospective consacrée à Guy de Cointet en 2004. 

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