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Piotr Kowalski (1927-2004) incarne une figure d’artiste comme chercheur et inventeur qu’on peut faire remonter à Leonard de Vinci. Né à Varsovie, il étudie les mathématiques et l’architecture au M. I. T. de Cambridge (Etats-Unis) et émigre en France à la fin des années 1950. Il exerce d’abord en tant qu’architecte, notamment avec Ieoh Ming Pei, Marcel Breuer et Jean Prouvé. Il se tourne ensuite vers l’art et élabore un travail de sculpture basé sur des principes scientifiques. L’activité artistique pour Kowalski ne peut être que purement esthétique : l’art est une urgence, une action dans la société. 

Kowalski se sert de la technologie comme on se sert de couleurs en peinture : de pointe ou courante, la technologie, « avec laquelle nous transformons le monde et produisons des objets », n’est jamais une finalité en soi mais un stimulus pour l’imaginaire. Il s’emploie à rendre perceptible les lois physiques de manière poétique dans un langage de tous les jours et avec des outils contemporains. 

Il rêvait de créer un lieu de « gai savoir », une sorte de parc d’amusement des idées pour comprendre l’univers à travers des objets. Kowalski produit des formes épurées, des structures fondamentales, toujours résultantes d’un processus qu’il rend visible. Leur taille peut varier du très petit au démesurément grand, à l’échelle de la ville. Très tôt, il a en effet réfléchi à la possibilité d’intégrer l’art au tissu urbain et a réalisé des œuvres monumentales en France, aux Etats-Unis et au Japon.

Sa curiosité scientifique l’engage à utiliser des matériaux d’une grande hétérogénéité et à suivre les avancées technologiques : il intègrera ainsi au fil de ses explorations la lumière, les gaz, les lasers, les explosifs, l’énergie magnétique, les hologrammes, les microprocesseurs et Internet. Pour certaines de ses œuvres, Kowalski passe la main au spectateur : en déplaçant un tube, un cube ou une sphère de verre contenant différents gaz rares dans un champ magnétique, il/elle déclenche un rayonnement lumineux coloré. Kowalski donne ainsi au spectateur un outil de connaissance directe dans le même temps qu’un étonnement presque enfantin et poétique. Et lorsqu’il ajoute la parole — la voix du poète Ghérasim Luca — la physique et la poésie lient indissociablement la science et l’imaginaire.

  • L’exposition, organisée par Françoise Ninghetto, conservatrice honoraire, a reçu le soutien de Soizic Audouard et Andrea Kowalski
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