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Vito Acconci (1940-2017) a animé la revue de poésie 0 to 9 à la fin des années 1960 et réalisé des performances qui mettent son corps au centre du travail artistique. A partir de la fin des années 1970, il interroge l’espace public, les lois de son aménagement et de son habitation. Si le signe, le corps et l’espace sont donc les différents domaines explorés par Acconci, c’est essentiellement en tant que performer qu’il est présent dans les collections du MAMCO.

Le 14 avril 1970, au Wadsworth Atheneum Museum of Art (Connecticut, Etats-Unis), il entreprend de chanter un titre du guitariste noir américain Leadbelly enregistré sur un magnétophone. Il interprète les deux premières phrases du morceau et les ré-enregistre, après les avoir écoutées, jusqu’à ce qu’il juge son interprétation semblable à l'originale. Puis, il ajoute deux nouvelles phrases extraites de la chanson en obéissant au même principe de répétition et d’accumulation. Learning Piece est un travail qui teste ce que peut apprendre un corps et jusqu’à quel point un esprit peut se souvenir. Comme le dit Acconci lui-même, ici une « œuvre d’art est utilisée comme un processus d’apprentissage ». Le résultat se présente sous la forme de photographies en noir et blanc et de notes rédigées sur des morceaux de papier. Dans See Through, l’artiste, debout devant un miroir, pose sa tête sur la vitre et pousse de toutes ses forces jusqu’à ce que le verre cède et que son image spéculaire disparaisse. Outre l’impossible traversée du miroir, c’est toujours le corps qui est en jeu. A l’origine, l’œuvre était composée d’un film super 8 d’une durée de 5 minutes, de trois photographies en noir et blanc et d’une série d’annotations disposées sur des feuilles de papier. Dans la version présentée, seules les images et les notes subsistent.

Pour Combination, réalisée en juin 1971, l’artiste s’est enfermé pendant six heures dans un espace très réduit avec trois coqs pour seuls compagnons, et dans Performance Test, accomplie le 3 décembre 1969, il fixe les spectateurs de son regard, à intervalles réguliers, assis sur une chaise. Ces actes sont là aussi consignés à travers photographies et prises de notes. Le travail avec le corps implique que l’enregistrement de l’action soit aussi l’archive de ce qui a eu lieu. Dès lors, les objets qui constituent cet accrochage acquièrent un statut hybride, propre à ce moment de l’art conceptuel. Rendant compte d’un travail « dématérialisé », ils ont à la fois une valeur de documentation et une valeur d’exposition.

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