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Untitled, 1989

Maria Nordman a conçu une maison réalisée en bois précieux par un ébéniste japonais et qui fut pour la première fois édifiée à Central Park (New York) en 1990. Jour et nuit, durant deux semaines, la maison était ouverte à qui voulait l’occuper. C’est un bâtiment simple, parallélépipédique, qui ne comporte qu’un vestibule et deux chambres. La taille de la première est définie pour permettre d’accueillir un nouveau-né et les personnes qui en prennent soin. L’autre est prévue pour accueillir n’importe qui, de passage ou familier, et ses parois sont réglables pour pouvoir moduler la lumière du soleil. L’ensemble est élevé de quatre marches au-dessus du sol. La maison est équipée d’une installation sanitaire minimale ainsi que de quelques ustensiles nécessaires aux repas. C’est donc un lieu propice à l’idée de rencontre, d’accueil, de communauté. Cette œuvre pourrait tout à fait – et c’est d’ailleurs un vœu de l’artiste – être reconstruite quelque part à l’extérieur et se voir alors rendue à sa fonction de « lieu ». Car, présentée démontée dans les salles du musée, l’insistance est mise sur son statut d’« œuvre ». Car, si ces fragments manifestent la vocation à être assemblés, ils ne peuvent, à l’intérieur, être exposés que disjoints. A l’ouverture du Mamco, en 1994, et pendant les premières années de son activité, cette œuvre a été disséminée dans tous les étages, salles, interstices et recoins du musée. Leur réunion et leur disposition constituent à la fois une installation sculpturale et un lieu que sculpte la lumière selon les déplacements du visiteur. Cet état de l’œuvre, à mi-chemin entre la réserve et la disposition temporaire, est toujours réinventé par l’artiste selon l’espace, la lumière (qu’elle souhaite naturelle) et le moment. La question du contexte est donc primordiale pour aborder le travail de Maria Nordman. Une part importante de son activité consiste simplement à décider d’un temps et d’un lieu afin d’y réunir les conditions d’une hospitalité.

L'œuvre a été acquise par le MAMCO, grâce à la générosité de Pierre Darier, en 2017.

    LE MAMCO TIENT À REMERCIER SES PARTENAIRES
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